By Boeckmann_horseexperts (Boeckmann_horseexperts) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

 

Pour tout propriétaire de cheval se pose un jour ou l’autre la question du transport, que ce soit pour un changement de pâturage ou de pension, des soins en clinique, une compétition, une monte ou insémination... Mais transporter un cheval ne s’improvise pas. Tout d’abord, parce que le cheval est un animal craintif, chez lequel le transport peut occasionner un grand stress ; d’où l’intérêt de l’habituer assez tôt à voyager. Mais aussi parce que la réglementation concernant le transport des équidés est complexe, relevant de divers textes législatifs relatifs au transport d’animaux vivants.

 

 

La réglementation du transport des équidés

 

Elle comporte plusieurs volets, qui concernent la préparation de l’animal, la préparation de l’unité de transport, le chargement de l’animal, le transport en tant que tel, le déchargement, et le transporteur.

Tout cheval qui voyage doit être « pucé », et accompagné de ses « papiers ». Ces documents contiennent des renseignements zootechniques, sanitaires, et tiennent lieu de passeport sur le territoire français. Pour les déplacements à l’étranger, mais aussi pour certaines compétitions en France, les chevaux doivent être accompagnés de leur passeport FEI. Les papiers de l’animal doivent pouvoir être présentés aux autorités compétentes lors de toute demande de vérifications.

Le protocole sanitaire (vaccinations, vermifugation) est variable selon le pays traversé.

Certains chevaux peuvent être considérés comme inaptes au transport : chevaux malades, blessés (sauf dérogation vétérinaire), juments pleines prêtes à pouliner ou ayant mis bas moins de 48h avant le départ.

Les véhicules susceptibles d’être utilisés pour le transport des équidés sont précisés dans les textes réglementaires. Il en existe de différents types, spécifiquement conçus pour cette fonction. Les textes précisent également toutes les caractéristiques concernant les poids autorisés à vide et en charge, ainsi que les types de permis obligatoires pour conduire ces différents moyens de transport. Certains cavaliers transforment parfois des fourgons pour convoyer leurs animaux ; tout véhicule subissant une transformation doit ensuite faire l’objet d’une vérification par les autorités compétentes. Pour des renseignements plus précis, ne pas hésiter à se renseigner auprès d’une DRAF (Direction régionale de l’Agriculture et de la Forêt).

 

 

Le bien-être et la sécurité des équidés transportés

 

Le transport est source de stress et de fatigue pour l’animal : les virages, les irrégularités de la route, les coups de frein obligent le cheval à se rééquilibrer constamment. Aussi est-il indispensable de conduire souplement, et d’anticiper au maximum pour éviter les arrêts ou ralentissements brutaux. Les ronds-points doivent être abordés le plus lentement possible. Pour certains chevaux très stressés et nerveux, il peut être utile de demander un tranquillisant au vétérinaire.

Afin d’éviter que le cheval se blesse, il faut penser à protéger les membres avec des protections spéciales qui les recouvrent depuis la couronne jusqu’au-dessus du genou. Les pieds peuvent être recouverts d’une cloche ; il est aussi nécessaire de protéger la queue avec un protège-queue, notamment en l’absence de barre de recul. À l’arrivée, prévoir un temps de récupération avant tout effort ou épreuve sportive.

Il ne faut pas non plus oublier la ventilation du véhicule : penser à bien régler les volets d’aération, en prévoyant éventuellement une couverture s’il fait frais à l’extérieur, le cheval étant sensible aux courants d’air. La poussière peut aussi engendrer des troubles respiratoires, c’est pourquoi paille et foin sont à proscrire dans les véhicules, où l’animal sera confiné pendant un certain temps.

Pour prévenir les risques digestifs souvent liés au stress (coliques d’impaction), il est bon de prévoir des arrêts réguliers si le voyage est long, au cours desquels le cheval peut s’abreuver, ou manger un peu (distribution fractionnée de la ration).

Enfin, pour éviter que le transport ne se transforme en épreuve pour votre animal ou pour vous, le mieux est d’anticiper en préparant et habituant l’animal au véhicule...

 

 

L’assurance – La location ?

 

Il existe des assurances spécialisées pour les transports de chevaux, qui permettent une assistance technique en cas de panne, mais aussi une assurance pour les chevaux transportés (remboursement des frais vétérinaires en cas de blessures pendant le transport, qu’il y ait ou pas d’accident). Les garanties sont souvent adaptées à la durée du transport, et sont variables selon que l’on est professionnel ou particulier. Sur internet, il est relativement facile de trouver l’assurance la plus adaptée aux besoins.

Pour ceux qui ne possèdent pas de moyen de transport pour leurs chevaux, ou qui ne souhaitent pas investir dans ce domaine, il est possible de louer tous types de véhicules, avec ou sans chauffeur. Les offres sont diverses, et tous les renseignements peuvent être trouvés sur internet, à moins que votre vétérinaire puisse vous recommander une société en particulier.

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

22/05/2017